La préservation des Prophètes

Le terme an-noubouwwah qui signifie en français la prophétie dérive du mot an-naba' qui signifie la nouvelle, car la prophétie consiste à transmettre des informations de la part de Dieu.

Il est un devoir d'attribuer aux prophètes la préservation contre la mécréance, contre les grands péchés et contre les petits péchés comportant une bassesse de caractère, comme le fait de voler un grain de raisin. Néanmoins, il se peut que l'un des prophètes ait commis un petit péché qui ne comporte pas de bassesse, comme le petit péché que notre maître 'Adam a commis lorsqu'il a consommé le fruit d'un arbre qui lui était interdit au Paradis. Mais il s'est repenti immédiatement de ce péché.

Ainsi, comme nous venons de le dire, les prophètes ne commettent jamais de mécréance, ni avant, ni après leur mission de prophète, car Allah ta^ala les préserve et leur accorde la croyance correcte avant même qu'ils ne reçoivent la révélation. Il est donc certain que Notre maître Ibrahim n'a jamais adoré d'astre. Bien au contraire il interdisait à son peuple l'adoration de l'astre et la réprouvait.

Voici ce qui a été révélé dans le Qour'an à ce sujet. Lorsqu'il vit l'astre, il dit :

 هذا ربّي 

(hadha rabbi)

ce qui signifie : « Est-ce là mon Seigneur [- comme vous le prétendez -] !? » 

Il a dit cela pour les désavouer et leur faire abandonner leur mauvaise croyance. Le sens était donc : « Est-ce là mon Seigneur comme vous le prétendez ? ». Ibrahim ^alayhi s-salam n'a jamais voulu les conforter dans leur égarement mais bien au contraire, il voulait leur faire comprendre que l'astre ne mérite pas d'être adoré.

Lorsque l'astre disparut, il a dit :

 إنّي لا أُحِبُّ الآفِلِين 

('inni la 'ouhibbou l-'afilin)

ce qui signifie : « Je n'adore pas les choses qui disparaissent ».

Cela signifie que la raison réfute la validité de la divinité pour l'astre, le soleil ou la lune car toutes ces choses apparaissent et dispa­raissent ; elles ont des dimensions, un volume, ce qui est autant de preuves qu'elles ont été créées et qu'elles ont nécessairement besoin d'un Créateur Qui leur donne l'existence.

Il est également obligatoire que les prophètes soient honnêtes. Il leur est par conséquent impossible la trahison, qu'elle soit par la parole, par les actes ou par leurs attitudes. Si quelqu'un vient à leur demander conseil, ils ne lui mentent pas. Et si quelqu'un laisse chez eux un bien en dépôt, ils le lui conservent sans faillir.

Il leur est impossible de commettre des grands péchés, aussi bien avant qu'après l'avènement de leur mission de prophète. Aucun prophète n'a jamais bu d'alcool, ni volé, ni commis la fornication.

Le Prophète Youçouf n'a jamais eu de penchant pour la fornication. Il a voulu repousser la femme de al-^aziz mais Allah lui a inspiré de ne pas le faire pour qu'il ne soit pas accusé d’avoir voulu faire la fornication avec elle. Youçouf a donc tourné le dos à cette femme, et celle-ci a déchiré sa chemise par derrière. Ainsi les gens ont su que c'était elle qui avait voulu commettre la fornication. Youçouf est en effet préservé de ce genre de péché, tout comme le sont tous les autres prophètes.

Il convient donc de prendre garde à ce que prétendent certains menteurs, à savoir que le Prophète Dawoud aurait été séduit par la femme du commandant de son armée et qu'il aurait envoyé ce commandant à la guerre afin qu'il soit tué, ceci dans le but de pouvoir prendre son épouse. Ce récit constitue un mensonge inique.

Il en est de même de l’histoire racontée par certains ignorants sur le Prophète 'Ayyoub. Ils prétendent que des vers seraient sortis de son corps, qu'ils auraient consommé sa chair et que lorsque l'un d'eux tombait, il le ramassait et le remettrait en place en lui disant : "Créature de mon Seigneur, mange ce que Allah t'accorde comme subsistance". Que Allah nous préserve, ceci est un égarement claire car les prophètes sont les meilleures des créatures, par leur apparence et leur compor­tement. Ils ne sont jamais atteints de maladies repoussantes qui feraient fuir les gens car ils ont l'ordre et la mission de transmettre l'appel à l'Islam.

Il faut également prendre garde à ne pas croire ce que disent certains faibles d'esprit sur notre maître Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wa sallam. Ils propagent à qui veut les entendre que son cœur aurait été attaché aux femmes et que c'est la raison pour laquelle il aurait épousé plus de quatre femmes.

La réponse que nous leur faisons est que notre maître Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wa sallam était connu parmi les gens de La Mecque comme étant Mouhammad Al-'Amin –l'Honnête– et qu'il a reçu une beauté que nul autre n'avait jamais reçue avant lui. S'il avait été épris des femmes, il aurait un jour commis une bassesse, voire davantage et son peuple n'aurait pas manqué de le blâmer, ce qui n'est jamais arrivé.

De plus, il ne s'est pas marié avant l'âge de vingt-cinq ans. Et lorsque son épouse Khadijah est décédée, il avait atteint l'âge de cinquante ans et n'avait jamais eu d'autres épouses que Khadijah. Après le décès de Khadijah, il s'est ensuite remarié avec une femme puis avec d'autres, pour des sagesses liées aux intérêts de l'appel à l'Islam. Parmi ces sagesses, il y a la propagation de la science de la religion par la voie des femmes.

Si le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wa sallam avait été, comme le disent ces gens ignorants et irréfléchis, un homme attaché aux femmes, il aurait multiplié le nombre de ses épouses bien avant d'atteindre les cinquante ans tout comme c'est le cas de ceux qui se préoccupent de ces choses-là !

Les prophètes sont également obligatoirement caracté­risés par l'extrême intelligence. De ce fait l'idiotie et le manque de sagesse sont impossibles à leur sujet, car ils ont été envoyés pour énoncer la vérité. Il ne convient donc pas qu'ils soient incapables d'établir les preuves contre ceux qui renient la vérité et qui la prennent pour ennemie.

La parfaite transmission du message prophétique est également obligatoire à leur sujet. Il est de ce fait impossible qu'ils taisent quoi que ce soit de ce qui leur est révélé.

Il est par ailleurs interdit d'attribuer aux prophètes des caractères qui sont indignes d'eux. Il est par exemple interdit de dire que notre maître Mouça se serait enfui devant Pharaon. Il n’a fait qu'exécuter l'ordre de Allah en menant son peuple au bord de la mer et en la frappant de son bâton. La mer s'est ouverte en douze passages, séparés comme par des montagnes gigantesques. Il a traversé, lui et ceux qui étaient avec lui. Puis la mer s'est refermée lorsque Pharaon avait voulu le suivre.

Il est également interdit de prétendre que notre maître Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wa sallam aurait perdu ne serait-ce qu'une des batailles qu'il a menées. Le Prophète est demeuré sûr et ce sont ceux qui n'avaient pas obéi à ses ordres qui ont été momentanément défaits. Il est de même interdit de prétendre qu'il se serait enfui de La Mecque lorsqu'il a émigré à Médine. Cette émigration vers Médine était suite à un ordre de la part de Allah.

Il est également un devoir de croire que tous les prophètes sont préservés du mensonge.

On comprend dès lors que Allah n'accorde le rang de prophète qu'à celui qui est sain de toute bassesse, de toute trahison et de toute stupidité. Quelqu'un qui aurait eu de tels antécédents ne peut en aucun cas être prophète, même si son état s'améliorait par la suite.

Allah ta^ala dit :

وكلاًّ فضَّلنا على العالمين 

(wa koullan faddalna ^ala l-^alamin)

ce qui signifie : « Nous les avons tous élevés par rapport au reste des mondes ».

Cela signifie que chacun des prophètes est meilleur que tous les anges et que tout le reste des créatures car les mondes englobent les hommes, les jinn et les anges.

Et la louange est à Allah, le Seigneur des mondes.