Le jugement concernant la consommation de la viande

Allah ta^ala dit dans le Qour'an :

 

إِنَّمَا حَرَّمَ عَلَيْكُمُ الْمَيْتَةَ 

 

('innama harrama ^alaykoumou l-maytah)

[sourat Al-Baqarah / 173]  

 

Il y a dans cette 'ayah une interdiction claire au sujet de la consommation d'une viande qui n'a pas été égorgée conformément à la Loi de l'Islam.

 

Le fait d'égorger un animal d'une manière conforme à la Loi a lieu en sectionnant les conduits de la nourriture et de la boisson et le conduit de la respiration avec quelque chose de tranchant, à condition que celui qui égorge soit musulman, et que ce qui est égorgé soit un animal licite à la consommation. 

 

[Pour le cas de la viande égorgée par un chrétien ou un juif, nous ne mentionnerons pas dans le cadre de ce cours les détails sur ce sujet].

 

Il est donc licite de consommer cette viande pour celui qui a su que cette viande a été égorgée selon les règles de la Loi de l'Islam.

 

Quand à la viande de l'animal qui est mort sans avoir été égorgé conformément à la Loi de l'Islam, il n'est pas licite d'en consommer.

 

[Nous rappelons par ailleurs que le poisson est licite sans avoir besoin d'être égorgé].

 

Il n'est pas licite de consommer de la viande dans le cas où l'on doute si elle a été ou non égorgée selon les règles de la Loi de l'Islam.  

 

Il n'est pas permis de consommer la viande avec le doute quant à son caractère légale, c'est à dire le doute quand à la manière dont elle aurait été égorgée, tout comme l'ont décrétés les spécialistes de jurisprudence comme As-Souyouti parmi les Chafi^iyy, Al-Kourafi parmi les Malikiyy et d'autres. Cette interdiction d'en consommer fait l'objet de l'Unanimité des savants de la communauté musulmane.

 

Un savant a dit :"L'interdiction de la viande sujette au doute quant à son caractère licite, cette interdiction fait l'objet de l'unanimité. Il n y a donc aucune considération à donner à celui qui contredit cette unanimité, comme la parole de certains dans cette époque qui prétendent être des savants, ceux-là ont porté un grave préjudice aux gens par leur avis faux et infondé, qui est en contradiction claire avec l'unanimité. Certains d'entre eux ont semé le trouble chez les gens en mentionnant un hadith rapporté par Al-Boukhariyy auquel ils ont donné un sens éloigné du sens véritable".

 

Le hadith en question a été rapporté au sujet du sacrifice d'un animal fait part une personne musulmane qui était récemment entrée en Islam. ^A’ichah, la femme du Messager de Allah, avait dit au Prophète ce qui signifie :"Il y a des gens récemment entré en Islam qui nous ont apporté de la viande mais nous ne savons pas si le nom de Allah a été invoqué sur cette viande ou pas". Le Prophète a dit ce qui signifie : "Évoquez le nom de Allah pour en manger".

 

La signification de ce hadith c'est que cette viande était licite parce qu'elle avait bien été sacrifiée par les mains des musulmans [ndlr : conformément à la Loi de l'Islam selon les règles que nous avons mentionné au début de ce cours]. Ainsi, même si ceux qui avaient égorgé cette viande étaient récemment entrés en Islam, il n'est pas préjudiciable de manger de cette viande, même si vous ne saviez pas si ces gens avaient évoqué ou non le nom de Allah lors de l'égorgement. Ainsi évoquez vous même le nom de Allah lorsque vous en consommerez car ceci est recommandé et non obligatoire. En effet, évoquer le nom de Allah lors de l'égorgement est recommandé comme l'a dit l'Imam Ach-Chafi^iyy.

 

Ce hadith ne signifie pas du tout que notre dame ^A'ichah aurait douté si la viande avait été égorgée ou non par ces musulmans. Le doute portait uniquement sur le fait qu'ils avaient ou non prononcé le nom de Allah lors de l'égorgement.  

 

Comment ces prétendus savants veulent-ils tromper les gens en évoquant ce hadith, en lui donnant un sens différent de son sens véritable. Ils prétendent qu'il suffirait de dire "bismi l-Lah" avant de manger une viande pour laquelle on douterait si elle a été égorgée ou non, en rappelant selon eux pour preuve le hadith que nous avons précédemment mentionné. 

 

C'est comme s'ils avaient dit que le Prophète avait rendu licite une viande dont on ne sait pas si elle a été égorgée, ou si celui qui l'a égorgée est mazdéen, ou bouddhiste ou idolâtre, en se limitant simplement à dire la parole 'bismi l-Lah' lors de sa consommation. Et ceci, aucun savant musulman ne l'a dit. Que ces gens fassent preuve de piété à l'égard de Allah au lieu de semer le désordre, et qu'ils sachent qu'ils seront interrogés au sujet de leur parole, de leurs actes et de leur croyance.

 

Et c'est l'aide de Allah et Sa protection que nous demandons.