Le sacrifice ordonné à Ibrahim

Le sacrifice commémoré lors al-^idou l-'ad-ha est une tradition de notre maître Ibrahim ^alayhi s-salam. Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wa sallam a dit à son sujet :

سُنَّةُ أَبِيكُمْ إِبْرَاهِيمَ

(sounnatou 'abikoum Ibrahim)

ce qui signifie : « C'est une tradition venant de votre ancêtre Ibrahim ».

En effet, il avait été révélé à notre maître Ibrahim ^alayhi s-salam dans le rêve d'égorger son fils Isma^il, et ceci constituait pour lui une épreuve de la part de Son Seigneur.

La vision que les Prophètes ont dans le rêve est une révélation. Ils font donc ce qui leur est ordonné. Ainsi, notre maître Ibrahim s'est décidé à réaliser ce qu'il avait vu en rêve. Il dit à son fils : « Mon fils, mettons nous en route car nous allons faire un sacrifice pour l'agrément de Allah ^azza wa jall ».

Il pris un couteau et une corde puis ils partirent. Quand ils arrivèrent entre les montagnes, Isma^il dit à son père : « Père, où est donc ce que nous allons sacrifier ? ».

Allah ta^ala dit au sujet de Ibrahim que celui-ci a dit à son fils :

يَا بُنَيَّ إِنِّي أَرَى فِي الْمَنَامِ أَنِّي أَذْبَحُكَ

(ya bounayya 'inni 'ara fi l-manami 'anni adhbahouk)

ce qui signifie : « Ô mon fils, j'ai vu dans le rêve que je t'égorgeais » [sourat As-Saffat/ 'ayah 102].

Alors Isma^il lui dit :

يَا أَبَتِ افْعَلْ مَا تُؤْمَرُ سَتَجِدُنِي إِن شَاء اللهُ مِنَ الصَّابِرِينَ

ce qui signifie : « Père, fais ce qui t'a été ordonné, tu me trouveras, si Dieu le veut [- car tout a lieu par la volonté de Allah -], au nombre de ceux qui patientent » [sourat As-Saffat / 'ayah 102].

Puis il dit à son père : « Attache bien mes liens afin que je ne tremble pas, et éloigne tes vêtements de moi pour que mon sang ne les atteignent pas, et que ma mère ne le voit et qu'elle n'en soit chagrinée ; passe rapidement le couteau sur ma gorge pour que la mort me soit plus aisée. Et quand tu retrouveras ma mère, passe-lui le salam de ma part ». Notre maître Ibrahim a alors pris son fils dans ses bras pour l'embrasser en pleurant et en lui disant : « Ô mon fils, quel soutien précieux tu es pour m'aider à exécuter ce que Allah ^azza wa jall nous a ordonné ».

Puis il a passé le couteau sur le cou de son fils, mais celui-ci n'a rien coupé. Isma^il dit alors à son père : « Père, qu'est-il arrivé ? ». Il lui répondit : « Le couteau s'est retourné ».

Isma^il lui dit : « Assène-moi donc un coup avec pour le planter ». Quand il lui a asséné un coup, le couteau n'avait toujours rien coupé. En effet, ce n'est pas le couteau qui crée la coupure, mais c'est Allah Qui est le Créateur de toute chose. Allah est Celui Qui crée la coupure par le couteau s'Il veut que cela ait lieu.

 

Allah ta^ala sait par Sa science qui est de toute éternité, Sa science qui n'augmente pas, qui ne diminue pas, qui ne se renouvelle pas, la véracité dans leur soumssion à tous deux : Ibrahim et Isma^il. Cet ordre que Allah a donné constituait une grande épreuve et a ainsi manifesté leur sincère soumission.

Allah ta^ala dit :

وَنَادَيْنَاهُ أَنْ يَا إِبْرَاهِيمُ قَدْ صَدَّقْتَ الرُّؤْيَا

إِنَّا كَذَلِكَ نَجْزِي الْمُحْسِنِينَ إِنَّ هَذَا لَهُوَ الْبَلاء الْمُبِينُ 

ce qui signifie : « Ô Ibrahim, tu as véritablement voulu réaliser ce que tu as vu dans le rêve, voici une compensation pour ton fils » [sourat As-Saffat / 'ayah 104 à 106]

Ceci lui a confirmé qu'il avait bien appliqué ce qu'il lui avait été ordonné de faire dans le rêve, et qu'il avait reçu pour cela une compensation qui remplacerait le sacrifice de son fils. Ibrahim a levé son regard et a vu l'ange Jibril qui était descendu et avait amené avec lui un bélier du Paradis. Allah ta^ala dit :

وَفَدَيْنَاهُ بِذِبْحٍ عَظِيمٍ

(wa fadaynahou bidhibhin ^adhim)

[sourat As-Saffat / 'ayah 107] ce qui signifie : « Et Nous l'avons compensé par un sacrifice éminent », c'est-à-dire que Allah ta^ala a délivré Isma^il de l'égorgement en faisant en sorte qu'il soit compensé par un grand bélier avec des cornes, qui fut une source de bénédiction pour eux.

Allah ta^ala a fait l'éloge de la soumission du Prophète Ibrahim par Sa parole :

سَلَامٌ عَلَى إِبْرَاهِيمَ كَذَلِكَ نَجْزِي الْمُحْسِنِينَ إِنَّهُ مِنْ عِبَادِنَا الْمُؤْمِنِينَ

(salamoun ^ala Ibrahim kadhalika najzi l-mouhsinin 'innahou min ^ibadina l-mou'minin)

qui signifie : « Salam à Ibrahim. Ainsi récompensons-Nous ceux qui sont bienfaisants. Il était certes parmi Nos esclaves croyants » [sourat As-Saffat / 'ayah 109 à 111].

Ceci est une leçon importante à retenir. Le récit de ce sacrifice montre que les Prophètes s'empressent d'obéir à l'ordre de Allah. Les Prophètes sont les créatures les plus éprouvées, mais ils se fient totalement au Créateur dans toutes les situations.

Ceci augmente notre certitude en l'émincence des Prophètes ^alayhimou s-salam, ceux qui se soumettent de manière complète à Allah ta^ala, qui s'empressent de Lui obéir, et comment n'en serait-il pas ainsi alors que ce sont ceux dont Allah ta^ala a fait l'éloge dans le Qour'an honoré par Sa parole :

وَكُلاًّ فضَّلْنَا عَلَى الْعَالَمِينَ

(wa koullan faddalna ^ala l-^alamin)

qui signifie : « Et Nous avons accordé à tous un mérite supérieur au reste des créatures ».

L'Imam Abou Hanifah a dit : « Tout comme ils ont eu le mérite du statut de Prophète, ils ont eu également le mérite par la crainte qu'ils ont à l'égard de Allah, et par leur volonté d'obéir à Allah et par l'ensemble des bons caractères dont ils ont fait preuve. Allah ta^ala leur a accordé le mérite d'être des prophètes pour les gens, Il a également accordé un mérite à leurs paroles, à leurs prières, à leurs jeûnes, à leurs actes d'adorations par rapport aux autresEt les messagers ont un mérite dans le bas-monde sur tous les gens, car ils sont les guides vers l'obéissance au Créateur, et nul parmi les gens ne leur est semblable dans leurs adorations, leur crainte, leur piété, et dans le fait qu'ils supportent les nuisances par recherche de l'agrément de Allah ^azza wa jall ».