Réplique à ceux qui interdisent la récitation du Qour'an pour les morts musulmans

Nous allons citer quelques preuves indiquant qu'il est bien licite de réciter le Qour'an en faveur des morts musulmans.

 

1- Les preuves à partir du hadith du Messager de Allah :

La preuve que la récitation du Qour'an par autrui est utile pour le mort musulman, c'est la parole du Messager :

 

 إِقْرَءُوا يَس عَلَى مَوْتَاكُم 

 

('iqra'ou Ya-Sin ^ala mawtakoum)

 

qui signifie : « Récitez Ya-Sin pour vos morts » [rapporté par Abou Dawoud, An-Naça'iyy, Ibnou Majah, Ahmad, Al-Hakim et Ibnou Hibban].

 

Parmi les preuves sur lesquelles les savants se sont appuyés pour déclarer licite la récitation du Qour'an sur la tombe du mort musulman, et pour déclarer que ça lui est profitable, il y a le hadith rapporté par Al-Boukhariyy, Mouslim, At-Tirmidhiyy, Abou Dawoud et An-Naça'iyy de Ibnou ^Abbas qu'il a dit : Le Messager de Allah est passé auprès de deux tombes et a dit :

 

 إِنَّـهُمَا لَيُعَذّبَانِ وَمَا يُعَذَّبَانِ فِي كَبِيرِ إِثْمٍ  

 

('innahouma layou^adh-dhabani wa ma you^adh-dhabani fi kabiri 'ithmin)

 

ce qui signifie : « Ils sont en train de subir un châtiment et sont châtiés à cause d'un péché que des gens considèrent comme n'étant pas un grand péché ». Mais il a dit :

 

 

 بَلَى ، أَمَّا أَحَدُهُمَا فَكَانَ يَمْشِي بِالنَّمِيمَةِ ، وَأَمَّا الآخَرُ فَكَانَ لاَ يَسْتَتِرُ مِنَ البَوْلِ 

 

(bala, 'amma ‘ahadouhouma fakana yamchi bi n-namimah, wa 'amma l-‘akharou fakana la yastatirou mina l-bawl)

 

ce qui signifie : « Oh que oui –c'est-à-dire qu'en réalité c’est un grand péché–, l'un des deux allait aux uns et aux autres en rapportant les paroles pour semer la discorde (an-namimah), quant à l'autre il ne se préservait pas de l'urine ».

Ensuite il a demandé qu'on lui apporte une palme verte, il l'a fendue en deux et en a planté une moitié sur l'une des tombes et la deuxième sur l'autre. Puis il a dit :

 

 لَعَلَّهُ يُخَفَّفُ عَنْهُمَا 

 

(la^allahou youkhaffafou ^anhouma)

 

ce qui signifie : « Ceci est une cause pour que leur châtiment soit allégé ».

 

L'Imam An-Nawawiyy a dit ce qui suit : « De ce hadith, les savants ont jugé que la récitation du Qour'an est recommandée sur la tombe, car si l'on espère l'allègement du châtiment par le tasbih des palmes de palmier, on l'espère à plus forte raison par la récitation du Qour'an ». 

2-La preuve à partir de la parole des compagnons du Messager de Allah

L'Imam An-Nawawiyy a dit ce qui suit : « Il nous a été rapporté dans les Sounan de Al-Bayhaqiyy avec une chaîne de transmission haçan –fiable– que Ibnou ^Oumar a jugé recommandé de réciter sur les tombes après l'enterrement, le début et la fin de sourat Al-Baqarah ».

 

3- La preuve à partir de la parole des savants des quatre écoles

 

Les Malikites : Al-Qourtoubiyy a dit ce qui suit : « Chapitre concernant la récitation du Qour'an sur la tombe, lors de l'enterrement et après, et que les récompenses de la récitation du Qour'an, les invocations, les demandes de pardon ainsi que les aumônes qui lui sont dédiées parviennent au mort ».

Les Hanbalites : Mouhammad Ibnou Ahmad Al-Marwar-roudhiyy l'un des élèves de l'Imam Ahmad Ibnou Hanbal a dit ce qui suit : « J'ai entendu Ahmad Ibnou Hanbal dire : « Si vous visitez les cimetières, récitez 'Ayatou l-Koursiyy et {قُلْ هُوَ اللهُ أَحَدٌ} (qoul houwa l-Lahou 'ahadtrois fois puis dites : « Ô Allah accorde les récompenses de ce que j'ai récité aux habitants des tombes ».

Les Hanafites : Zayla^iyy a dit ce qui suit : « Chapitre du pèlerinage effectué pour quelqu'un d’autre : Le fondement de ce chapitre est que, chez les savants de 'Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, quelqu'un peut offrir les récompenses de ses actes à quelqu’un d’autre, que ce soit les récompenses d'une prière, d'un jeûne, d'un pèlerinage, d'une aumône, d'une récitation du Qour'an, de ses évocations ou de tout autre acte de bien, que cela parvient au mort et que cela lui est utile ».

Les Chafi^ites L'Imam An-Nawawiyy a également dit dans Charhou l-Madh-hab ce qui suit : « Il est recommandé à celui qui rend visite aux tombes de réciter ce qu'il peut du Qour'an et après quoi de leur faire des invocations. Ach-Chafi^iyy l'a dit clairement et les savants du degré as-habou l-woujouh de son école l'ont tous approuvé ».

L'Imam Abou Ja^far At-Tahawiyy que Allah lui fasse miséricorde a dit : « Il y a dans les invocations et les aumônes des vivants une utilité pour les morts, mais c'est Allah ta^ala Qui exauce les invocations et comble les besoins ».

 

Quant à la récitation qui est faite au niveau de la tombe, elle est utile même si elle n'est pas suivie par des invocations, car lorsque le Qour'an est récité, la miséricorde descend et le mort en bénéficie.

Mes frères croyants, certains mauvais innovateurs ont dit que le mort ne tire aucune utilité de la récitation du Qour'an alors que leur parole est rejetée par le Qour'an et la Sounnah. Allah ta^ala dit :

 

 وَأَن لَّيْسَ للإِنسَانِ إِلاّ مَا سَعَى 

 

(wa 'an layça li l-'insani 'il-la ma sa^a)

 

Cela ne veut pas dire que l'homme ne peut pas bénéficier des actes d'autrui mais plutôt que les œuvres d'autrui ne lui appartiennent pas, elles appatiennent à celui qui les a accomplies : il peut s'il le désire en faire profiter quelqu'un d'autre ou sinon les garder pour lui. Allah soubhanahou wa ta^ala n'a pas dit que l'homme ne bénéficiera uniquement que de ce qu'il a fait lui-même.

 

Le sens général de la 'ayah a une portée spécifique rapportée par le texte qui concerne les aumônes, les invocations et ce qui est équivalent, comme la prière funéraire pour le mort qui lui est utile alors qu'elle ne fait pas partie des propres actes du mort.

Quant au hadith :

 

إِذَا مَاتَ الإِنساَنُ انْقَطَعَ عَنهُ عَمَلُهُ إِلاَّ مِنْ ثَلاَثة :

 

إلاَّ مِنْ صَدَقَةٍ جَارِيَةٍ أَوْ عِلْمٍ يُنْتَفَعُ بِهِ أَوْ وَلَدٍ صَالِحٍ يَدْعُو لَهُ 

 

('idha mata l-'insan, 'inqata^a ^anhou ^amalouhou 'il-la min thalathah : 'il-la min sadaqatin jariyah 'aw ^ilmin yountafa^ou bihi 'aw waladin salihin yad^ou lahou)

 

qui signifie : « Lorsque l'homme meurt, ses actes ne lui rapportent plus de récompenses sauf trois : une aumône qui court, une science qui profite à autrui et un enfant vertueux qui fait des invocations pour lui » [rapporté par Mouslim].


Ce hadith ne comporte aucune interdiction de la récitation du Qour'an en faveur des morts. Il ne signifie pas non plus que le mort ne bénéficie pas de cette récitation comme certains l'ont prétendu. Il signifie simplement que les récompenses des actes sujets à la responsabilité cessent après la mort.

Rien n'empêche que le mort puisse bénéficier des actes d'autrui. Pour preuve : les invocations et les aumônes lui parviennent même si elles n'ont pas été faites par son enfant.

Information complémentaire :

Il est permis de visiter les cimetières musulmans et de faire des invocations en faveur de ceux qui y sont enterrés. Le Messager de Allasalla l-Lahou ^alayhi wa sallam a dit :

زُورُوا القُبُورَ فَإِنَّهَا تُذَكِّرُكُم بِالآخِرَة

(zourou l-qouboura fa'innaha toudhakkiroukoum bi l-'akhirah)

ce qui signifie : « Visitez les tombes car elles vous rappellent l'au-delà » [rapporté par Al-Bayhaqiyy].