L'amour d'une mère

Le jeune Samir aimait beaucoup sa mère. Il avait perdu son père, et sa mère avait beaucoup travaillé pour qu'il vive dans une situation convenable malgré l'absence de son père. En plus de s'occuper de lui, elle s'occupait également de ses trois autres frères. Samir prenait soin de sa mère. Il était à son service et s'occupait d'elle, même après qu'elle ait atteint un âge avancé, car il avait appris dans les assemblées de science de la religion que la bienfaisance envers les parents comporte une récompense éminente dans ce bas-monde et dans l'au-delà.

Allah ta^ala dit dans Son Livre honoré :

وَقَضَى رَبُّكَ أَلاَّ تَعْبُدُواْ إِلاَّ إِيَّاهُ وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَانًا

(wa qada rabbouka 'al-la ta^boudou 'il-la 'iyyahou wa bi l-walidayni 'ihsana)

ce qui signifie : "Allah ordonne que vous n'adoriez que Lui, et que vous vous comportiez avec bienfaisance envers vos parents" [sourat Al-'Isra' / 'ayah 23].

Un jour, sa mère lui demanda de rendre visite à ses cousins paternels afin d'entretenir les liens avec eux, et afin de vérifier qu'ils vont bien. Il profiterait aussi de cette occasion pour leur enseigner des sujets de la science indispensable de la religion, car malheureusement, ses cousins n'avaient pas été aussi assidus que lui dans l'apprentissage des sujets de la religion.

Samir était donc parti rendre visite à ses proches parents. Sa mère lui avait recommandé d'avoir une intention sincère dans cette visite, car entretenir les relations avec ses proches parents, agir avec bienfaisance envers eux est un acte d'adoration éminent, qui comporte une grande récompense selon le jugement de Allah. Elle lui avait aussi recommandé de ne pas trop parler sauf pour dire du bien, de respecter les plus âgés et de faire preuve de patience et d'indulgence envers celui qui est plus jeune que lui.

Samir était arrivé chez son oncle paternel. Ses cousins lui avait réservé un bon accueil. Ils lui ont demandé des nouvelles de sa mère, et Samir répondait à ces questions avec une voix calme, un sourire et un visage détendu. Samir était extrêmement heureux de cette visite, mais une chose pourtant s'était produite et l'avait alors attristé.

L'épouse de son oncle avait demandé à son fils Ahmad de lui amener quelques commissions pour qu'elle prépare le repas, mais Ahmad lui a répondu : "Je ne descendrai que si tu me donnes pour chaque article demandé 1000 livres libanaises", puis il a ajouté : "et je veux que tu me donnes dès maintenant 10 000 livres". Cette réponse a fortement attristé Samir. C'est alors qu'il a demandé à Ahmad de descendre avec lui pour aller chercher les commissions, car cela le remplirait de joie de partager ce moment avec lui.

Sur le chemin vers le magasin, Samir dit à Ahmad : "J'ai entendu une histoire étonnante, j'aimerais que tu l'écoutes. Il y avait un garçon qui était un jour parti voir sa mère alors qu'elle s'apprêtait à préparer le repas. Il avait avec lui une petite feuille sur laquelle était inscrit des nombres et des expressions. Elle a alors pris cette feuille et s'est mise à lire ce qui était inscrit :

« Pour couper l'herbe : 4000 livres. Pour nettoyer ma chambre cette semaine : 2000 livres. Pour aller au marché ramener les commissions : 1000 livres. Pour faire sortir la poubelle de la maison : 3000 livres. Pour le fait que je m'assois et que je sois attentif dans le cours : 5000 livres. Pour aider à nettoyer la maison les jours de congés : 3000 livres ».

Sa mère s'est alors assise sur le sol, elle a levé le regard vers son fils qui observait le visage de sa mère attristée d'avoir lu un tel message. Elle a alors pris un crayon et a inscrit sur le dos de la feuille ce qui suit :

« Les neuf mois pendant lesquels je t'ai porté dans mon ventre alors que tu y grandissais sont par recherche de l'agrément de Allah ta^ala. Tous les mois où je suis restée à veiller quand tu étais malade et pour faire des invocations en ta faveur sont aussi par recherche de l'agrément de Allah. La fatigue, les larmes que j'ai versées à cause de toi sont par recherche de l'agrément de Allah. Les jeux, la nourriture et les vêtements que je t'ai donnés sont par recherche de l'agrément de Allah. Mon fils, n'oublie pas, après avoir fait le compte de tout cela, d'ajouter mon amour pour toi qui est aussi par recherche de l'agrément de Alla».

Lorsque l'enfant avait terminé de lire ce que sa mère avait écrit, ses larmes ont alors coulé à flot. Il leva son regard vers sa mère et lui dit en regrettant : "Maman, je t'aime tellement en réalité", il lui pris le crayon des mains et écrit à son tour en gros caractères : "le compte est crédité avec un surcroît de générosité".

En entendant ce récit, Ahmad a été surpris et ému de cette histoire. Il en a tiré la leçon. Samir lui dit alors : "Tu ne connaîtras la valeur de tes parents que lorsque tu deviendras à ton tour père. Donne beaucoup à tes parents avec générosité, ne sois pas de ceux qui demandent beaucoup, surtout à ta mère car elle te donne énormément sans contrepartie".

Notre conseil, c'est que celui qui a sa mère à ses côtés, qu'il la prenne dans ses bras, qu'il l'embrasse et qu'il lui demande qu'elle soit satisfaite de lui. Et si elle a quitté cette vie en étant croyante, qu'il fasse beaucoup de demandes de pardon en sa faveur, et qu'il demande à Allah de la rencontrer au Paradis.